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Nagai Gô, enfin en France !

Publié le par Shuten Doji

Nagai Gô, enfin en France !

Il aura fallu le temps, 14 ans, mais il arrive bientôt, en 2015. Oui, Nagai Gô sera traduit en français, en tout cas 5 titres du Maître, chez Black Box qui, décidément, fait plaisir à nous, fans d'une BD nippone hors du circuit traditionnel. La maison d'édition pas comme les autres l'a annoncé sur Facebook, vendredi 5 décembre dernier, elle s'associe à J-Pop, entreprise italienne qui publie l'auteur depuis 2013.

D'abord en mai, à l'occasion des 40 ans de Goldorak/ Grendizer, on aura droit à 2 des mangas parus sur le mecha, celui d'origine en 1 seul volume, sorti simultanément avec l'animé en 1975, dessiné par Nagai et Ishikawa et une version alternative de 1976 en 5 tomes, scénarisée par mais Ôta Gosaku au crayon. Plus cabotine, Cette dernière, déjà parue en France chez Dynamic Visions ( Dybex ) en 1998 pour les 20 piges de l'arrivée du Grand Cornu sur notre territoire, n'a pas plu à tout le monde. La faute à un graphisme caricatural voire enfantin et un Alcor/ kôji plus grivois, ou plus nagaien me direz-vous, que son alter ego en celluloïd. Surtout, Actarus/ Daisuke en blond amnésique et Procyon/ Umon, en gros barbu dégarni et manipulateur pour la bonne cause, sont méconnaissables. Des histoires dessinées par Hiruta Mitsuru sont toujours inédites en France ainsi qu'une aventure en trois parties, Dynamic Heroes, par Ochi Kazuhiro, où le robot géant fait équipe avec des collègues d'acier et d'autres héros de Nagai contre les forces du mal, comme d'hab !... Tout en couleurs, il a failli paraître chez nous en 2008 mais ne fut finalement jamais mis en vente. C'était à Japan Expo, le sommet de la période sombre pour l'Œuvre de Nagai Gô dans notre contrée. Une mauvaise communication entre la société chargée de la livraison et les organisateurs de la convention fut évoquée...

Bon, oublions çà et continuons avec Devilman ( 1972-73 ), pour juillet en 5 bouquins, une des séries majeures de . Publiée également chez Dynamic Visions entre 1999 et 2001 dans l'Hexagone, c'est le seul titre vraiment représentatif de l'auteur, scénarisé et dessiné par lui-même, adapté dans la langue de Corneille. On y retrouve des éléments récurrents chez Nagai, démons, violence et sexe. Les griefs qui reviennent le plus souvent à propos des éditions DV sont une traduction approximative basée sur celle italienne, des chapitres et des pages couleurs manquants. BB, grâce à son homologue transalpine, sortira une version complète, celle aizôban de 2009 avec certaines pages redessinées. Le trait de Nagai, même si je trouve qu'il a une patte, apparaîtra rétro pour certains mais se rattrape avec une inventivité visuelle et un sens de la mise en page, inspiré de ses idoles Tezuka Osamu et Ishinomori Shôtarô dont il fut l'assistant.

Ensuite, en septembre, viendra de l'inédit sur notre territoire. La Divine Comédie ( 1994 ), adaptée, bien sûr, de Dante Alighieri, interprétation très personnelle en 3 segments, comme il est dit sur le site de vente de l'éditeur, de ce poème étudié dans le monde entier... et hommage à l'une des sources intarissables de Nagai, l'illustrateur-graveur, Gustave Doré, qui ne pouvait savoir qu'un jour son arrière-arrière-petit-neveu infligerait de sérieux dégâts à nos oreilles ( on ne peut pas avoir que des génies dans une famille ). Les plus lettrés seront curieux de le lire. Enfin, novembre, du nouveau toujours, verra un retour chez les démons, avec Amon ( 1999-2004 ). C'est une relecture en 6 épisodes des derniers chapitres de Devilman. Elle propose de plus une " préquelle " qui narre, entre autres, l'amour que porte Satan à notre personnage éponyme, lui même épris de Sirène, à l'époque où succubes et incubes dominaient la Terre. Le scénar' est de Nagai Gô et le travail artistique de Kinutani Yu ( Leviathan ) dont le style siéra peut-être aux lecteurs allergiques à celui du Maître.

Un titre essentiel, Devilman, un autre culte par son adaptation animée, Goldorak, qui étonnera par la version Ôta, en bien ou en mal ; une réinterprétation d'un mythe de la littérature italienne et une collaboration avec la jeune génération pour approfondir son propre mythe. Cela semble pas mal pour apprécier les différentes facettes de Nagai en tant que scénariste seul ou également au dessin. Si c'est un succès commercial, Black Box continuera à nous faire connaître ce Dieu du mang... ah ! Non, c'est vrai, c'est Tezuka çà !

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S
J'apprécie votre blog , je me permet donc de poser un lien vers le mien .. n'hésitez pas à le visiter. <br /> <br /> Cordialement
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