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Samantha's baby

Publié le par Shuten

L'autre jour, je suis tombé sur The Baby, Devil's due en VO, sorti il y a peu. Oui, on est en France, on traduit un titre anglais en le remplaçant par un autre titre anglais... Bref, ce long métrage américain, signé Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett, rigoureux inconnus mais il faut bien débuter me direz-vous, fait partie du genre " enregistrement trouvé ". Le seul acteur connu de la distribution est Sam Anderson, habitué des séries comme Lost, Urgences et Quoi de neuf docteur ?, interprète du curé.

Les deux réalisateurs avaient déjà participé à un autre film de cette catégorie, V/H/S en 2012. En général, ces œuvres, si on peut les nommer ainsi, ne sont que des pompages dans leur déroulement du Projet Blair Witch qui atteint le statut de Graal au regard des productions qui s'en inspirent. Ce qui faisait son originalité, c'était ce que l'on ne voyait pas, tout était dans la réaction des comédiens face à une menace invisible. Cloverfield de J.J. Abrams est juste un film de genre, le kaiju, tourné en DV. Rec a également ce défaut tout comme The Baby.

Ce dernier commence par un plan séquence qui s'attarde, depuis l'extérieur d'une fenêtre de résidence bourgeoise, sur une soirée d'enterrement de vie de jeune fille puis suit la principale intéressée dans sa chambre. On comprend tout de suite que ce n'est pas juste le réalisateur qui filme mais quelqu'un qui l'observe. Bien sûr, c'est le futur mari, Zach qui veut faire une blague à sa promise, Samantha, forcément appelée Sam. Comme papa, il veut transformer chaque moment en souvenir inoubliable... Il aurait mieux fait de fermer sa gueule... On suit le mariage... Les réactions cliché surjouées face à la caméra sont un peu pénibles au début mais cette impression s'atténue par la suite. Notamment, lors de la lune de miel en République dominicaine et la fameuse soirée dans les rues de Saint Domingue avec le chauffeur de taxi qui conduit le couple de boîte de nuit en rituel satanique après perte de connaissance... Si, si, on entend des incantations et aperçoit une vague lumière rouge.

Le lendemain, ô surprise, ils ne se souviennent surtout pas de cet événement et comment ils sont rentrés à leur hôtel. Quelques jours après, retour à la maison et test de grossesse positif, étonnant lorsque l'on n'oublie jamais de prendre sa pilule. On devine que l'on va avoir droit à une histoire à la Rosemary's Baby. Polanski en moins. Lui, sait créer une atmosphère anxiogène par sa mise en scène. Quand il pose sa caméra devant l'entrée d'une pièce, il crée une émotion ou il fait de l'appartement un des personnages du film. Il entretient le suspense, le spectateur adopte le point de vue de Mia Farrow puis se demande si elle est folle. Bettinelli et Gillett, eux, se contentent de filmer les différentes étapes de la grossesse de Sam, les phénomènes autour des deux protagonistes et leur angoisse grandissante par le truchement de la caméra du mari, celles de surveillance d'un supermarché ou de jeunes qui déconnent dans la nature. Ce n'est pas suffisant. Les gens savent tout de suite à quoi s'attendre, dès le voyage nuptial. L'affiche-même est " spoliatrice ". On finit par un peu se faire " ièch " jusqu'au final prévisible de la naissance du démon dans l'obscurité. Pourquoi pas, ils ont voulu se démarquer légèrement de tonton Roman qui ne montre à aucun moment le fils du Malin... " Qu'avez-vous fait à ses yeux ! "...

Un produit de série qui se regarde, sans plus, rien que pour s'amuser des stéréotypes développés et qui a moins d'intérêt que sa campagne de promotion urbaine avec le bébé diabolique qui lui, par contre, fout les foies aux passants... Je sais, c'est un peu facile comme comparaison abaissante.

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S
J'apprécie votre blog , je me permet donc de poser un lien vers le mien .. n'hésitez pas à le visiter. <br /> <br /> Cordialement
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T
On en veut encore traité de cette manière. Continuez.
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