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Kamen Rider

Publié le par Shuten Doji

Initialement, une adaptation tokusatsu du manga Skull Man d'Ishinomori Shôtaro pour la télé en 1971. Jugé trop violent pour un public innocent, les gosses sont quand même la base de ce genre de programme, Ishinomori et son producteur Hirayama Tôru revoient leur copie et crée un héros à tête de sauterelle, suggestion, paraît-il, du fils d'Hirayama. La version BD, qui nous intéresse, est lancée en parallèle. Shôtaro y développe ses thèmes de prédilection : la fusion de l'humain et la technologie ou le refus du mal. On retrouve cela à la même période dans l'oeuvre de Nagai Gô, côté demon ou mécha. D'ailleurs, les versions animées de Devilman et Mazinger Z seront également diffusées quasi simultanément avec les récits sur papier. On ne parlait pas encore de cross-média à l'époque.

À l'instar de Cyborg 009, une organisation mystérieuse commet des enlèvements, ici des individus connus pour leurs capacités physiques et intellectuelles. Elle veut les utiliser pour se débarrasser du reste de l'humanité, estimé sans intérêt. L'une d'elles, Hongo Takeshi, lors d'un entraînement moto, se fait courser par deux grandes voitures noires, se fait renverser par une troisième et perd conscience. Il se réveille sur une table d'opération. La société secrète Shocker est en train de le cybernétiser. Mais il échappe au lavage de cerveau grâce à l'intervention de l'un de ses professeurs d'université, Midorikawa, détenu depuis des mois par la structure mafieuse. Poursuivis par des hommes de main, ils s'enfuient sur un deux-roues dernier cri, le Cyclone. À l'abri, le savant révèle à Takeshi les noirs desseins de l'association. Plus tard, dans un compartiment du véhicule, Hongo découvre un casque ressemblant à une tête de sauterelle qui lui permet de devenir Kamen rider. Après sa victoire contre un Homme-Araignée, il comprend que la lutte sera longue pour empêcher Shocker d'arriver à ses fins.

Si elle date, l'histoire reste plaisante à lire. Le dessinateur sait donner du rythme à son récit. Il crée la tension par des cadrages serrés et dynamise un mouvement en trois plans. Il use de larges cases pour donner plus d'ampleur à l'action. Il prend carrément toute une page pour accentuer le côté dramatique. En très peu de temps, on comprend également le statut social du personnage, il a un majordome et vu que ce brillant étudiant en biologie est encore un jeune homme, il a dû hériter d'une fortune familiale. Comme d'hab', chez Ishinomori, le héros est toujours aidé par un scientifique. Les hommes de savoir sont souvent contraints par des gens peu scrupuleux qui veulent asservir le monde. Bien sûr, les fans de Tokusatsu adoreront, le Motard Masqué demeure une franchise lucrative. Les amateurs de super-héros en général et qui ne connaîtraient pas cette emblême de la culture pop nippone peuvent apprécier. Il est vrai que juste la version Saban et donc massacrée de Kamen Rider Black RX ( 1988-89 ), rebaptisée Masked Rider, fut programmée sur TF1 en 1996. Autant dire que ce personnage n'a jamais vraiment eu un traitement de faveur dans l'Hexagone...

Kamen Rider
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